L’illettrisme doit être reconnu comme « grande cause nationale » (Conseil d’orientation de l’emploi)

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Faire de la lutte contre l’illettrisme une grande cause nationale, compte tenu de son importance et des enjeux sur le marché du travail, telle est la première demande faite par le Conseil d’orientation pour l’emploi (COE) en conclusion du rapport Illettrisme et emploi adopté mardi 30 novembre.

Le conseil fait vingt-cinq propositions qui concernent les adultes en emploi ou demandeurs d’emploi, ainsi que les jeunes en insertion professionnelle.

« L’illettrisme constitue sans doute une des difficultés les plus limitantes dans la vie professionnelle indique le rapport du COE. C’est souvent un obstacle au maintien dans l’emploi, quand l’entreprise change de technologie et que les savoir-faire habituels sont remis en cause.

C’est aussi un obstacle à la progression professionnelle, à l’accès aux responsabilités et à la sécurisation des parcours professionnels. Il conduit à une « véritable impasse » et il devient « difficile d’accepter un nouveau poste, difficile de rechercher un emploi ou de se reconvertir ».

Les situations d’illettrisme sont fréquentes. Selon l’enquête Information et Vie quotidienne (IVQ) conduite par l’INSEE en 2004, 3,1 millions de personnes, sont concernées et parmi elles, 57% sont en emploi. « Malgré beaucoup de bonne volonté, les efforts accomplis jusqu’ici s’apparentent à écoper une voie d’eau avec une petite cuiller : le nombre de salariés et de demandeurs d’emploi illettrés formés chaque année est inférieur à celui des jeunes en situation d’illettrisme qui se présentent sur le marché du travail  » note Marie-Claire Carrère-Gée, présidente du COE, cela malgré les efforts de l’Agence nationale de lutte contre l’illettrisme (ANLCI).

Le COE propose donc que la lutte contre l’illettrisme soit reconnue comme une grande cause nationale et que soit menée une campagne nationale pour promouvoir les formations aux savoirs fondamentaux. Elle doit s’organiser « comme une véritable politique » , avec la mise en place d’un comité de pilotage national, des indicateurs, des objectifs un suivi et des résultats.

Considérant que tous les acteurs doivent être impliqués, le conseil estime que des aides publiques devraient venir abonder les efforts des entreprises pour vaincre l’illettrisme, notamment dans les régions. Il recommande que tous les OPCA interviennent auprès de tous les chefs d’entreprise pour les sensibiliser et leur présenter toutes les formations dont les salariés et leurs représentants peuvent bénéficier et que les outils de la mutualisation des financements soient plus utilisés (OPCA et FPSPP [1])

Le rapport recommande de détecter les situations d’illettrisme dès l’inscription à Pôle emploi et que cela débouche, systématiquement, sur une formation aux compétences fondamentales. Que ce soit dans les négociations interprofessionnelles, de branche ou dans les entreprises, la situation des salariés fragiles doit être abordée quand les partenaires sociaux négocient ou sont consultés sur la formation.

Enfin la formation en la matière étant très diversifiée, mais pas nécessairement adaptée à ce public, le rapport préconise de s’assurer de la qualité de la formation. Il propose que l’État, l’ANLCI et les financeurs élaborent « une grille commune d’évaluation des formations » et que tous les organismes de formation publient leurs résultats en fonction de cette grille. Il recommande également que le forum permanent des pratiques initié par l’ANLCI soit largement diffusé, tout comme le référentiel des compétences clés en situation professionnelle (RCCSP).

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