Le secteur de la restauration, en France, est l’un des plus gourmands en personnels intérimaires. Mais il s’agit également d’une branche où les employeurs sont confrontés à un niveau d’illettrisme élevé.

Pour remédier à cette situation, le géant de l’intérim a mis en œuvre un projet pilote de formation, dès 2004, visant à mettre à niveau les personnels.

Un projet, mené conjointement avec l’école Ferrandi (CCI de Paris) associant cours théoriques de français et de mathématiques et techniques de cuisine.

Face à des populations composées en grande partie d’immigrés primo-arrivants occupant des postes de plongeur, manutentionnaire ou aide de cuisine, Manpower Restauration n’a pas souhaité, dans le cadre de son plan de formation, opter pour des dispositifs classiques et scolaires, mais intégrer un côté à la fois technique et ludique à sa méthode en la basant sur le décryptage et l’assimilation de recettes culinaires.

Doté de quatre objectifs (revaloriser l’image des salariés, autoriser une montée en compétences, permettre le détachement de ces personnels en matière d’hygiène et de sécurité et répondre à la pénurie de personnel de premier niveau), ce plan de formation s’est déroulé sur 210 heures, avec des équipes réduites à chaque fois, comprenant, outre les recettes de cuisine, des documents à déchiffrer en matière d’hygiène et de sécurité.

Si la partie de la formation consacrée à l’hygiène s’est révélée globalement décevante, celles concernant la maîtrise de la langue, des bases du calcul et des compétences techniques se sont concrétisées par de réels progrès. Si l’échec du premier apprentissage peut être imputé à de mauvaises habitudes prises précédemment, le succès des autres domaines s’explique par le côté pédagogique, adapté et ludique des formations concernées. Le suivi individualisé de la progression (notamment, via la constitution d’un "book" des réalisations des stagiaires) a également contribué aux bons résultats de cette formation.

Sur le plan financier, le plan de formation de Manpower s’est heurté à l’étanchéité catégorielle des financements publics car aucun dispositif existant ne permettait de couvrir le panel des différentes activités des stagiaires de la société d’intérim. Il revint donc au FAF-TT de proposer une enveloppe dédiée à ce projet pilote.

Cette première expérience à permis à Manpower de développer un programme solide en matière de formation des personnels susceptibles d’être embauchés par son intermédiaire. D’ores et déjà, d’autres apprentissages évolutifs sont envisagés par Manpower, qui porteront notamment sur les métiers de cariste, serveur et conducteur d’engins.