Formahp intègre la lutte contre l’illettrisme dans une démarche de professionnalisation du personnel soignant

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Compte tenu de deux décrets et arrêtés en date du 26 avril 1999 dont a fait l’objet la réforme de la tarification, le Formahp a lancé, il y a 10 ans, une expérience destinée à former les salariés non qualifiés des Ehpad (établissements d’hébergement pour personnes âgées dépendantes)

Il s’agit, par le biais de la VAE, d’amener ces derniers à la qualification “aide médico-psychologique” et “aide-soignante”.
L’originalité du projet tient dans le fait qu’il prévoit également une série de modules destinés à permettre aux salariés illettrés ou proches de l’illettrisme de se remettre à niveau quant aux savoirs de base.

Lors d’une conférence de presse organisée le mercredi 15 avril dernier, Formahp (Opca de la formation hospitalière et médico-sociale privée à statut commercial) a présenté un bilan de cette action (voir aussi notre article ci-dessous)

Annie Bruno, administratrice du Formahp et membre du bureau mandatée par la CGT, a tout d’abord résumé les principes du dispositif. Selon le niveau du candidat à la VAE (déterminé par des entretiens de positionnement), celui-ci est tenu de suivre au préalable une formation de 20 à 80 jours, afin de se sentir à l’aise quant à l’écrit et l’oral.

 « Nous n’avons pas signé d’accord avec l’ANCLI (Agence nationale de lutte contre l’illettrisme), dans la mesure où nous ne concevons pas la lutte contre l’illettrisme comme la finalité de notre projet. En effet, cette remise à niveau quant aux savoirs de base est destinée à s’inscrire dans un parcours de professionnalisation », explique Elisabeth Tollu, directrice de Formahp.

Le dispositif n’a d’abord été testé que dans deux régions à partir de 2001, l’Aquitaine et l’Ile-de-France, puis en 2005, a été étendu à l’ensemble du territoire. Aujourd’hui financé par le Formahp, la CNSA (Caisse nationale de solidarité pour l’autonomie) ainsi que par des fonds régionaux, il est notamment intégré au réseau de l’Education nationale qui remplit, entre autres, une fonction d’accompagnement des candidats.

Au total, plus de 4 500 salariés sont entrés dans le dispositif depuis sa création, dont 1 700 qui ont eu besoin du cursus complet de RAN (remise à niveau).

« Nous sommes le seul Opca à avoir formé tant de personnes contre l’illettrisme », se félicite ainsi Elisabeth Tollu.

Avec un taux d’abandon de 2,3 %, la formation de RAN a par ailleurs donné, d’après elle, d’excellents résultats.


« Sur la totalité des salariés l’ayant suivie, 60 % on pu intégrer une école d’aide-soignante ou d’AMP. Les 40 % restant ont, quant à eux, fait le choix de la VAE. Parmi ces derniers 30 % l’ont obtenue du premier coup et 80 % de ceux qui ont échoué ont tout de même validé quatre modules sur huit. En outre, observe-t-elle, nous nous sommes aperçus que certains salariés sans qualification ayant suivi une remise à niveau ont tout à coup eu l’envie de faire croître leurs compétences en suivant par la suite d’autres formations. »

 

Ainsi, le dispositif favoriserait une certaine appétence dans le domaine.

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