Présent lors du Forum des projets européens d’ingénierie de formation, le projet de coopération européenne tenu le 1er juillet, Train œuvre pour professionnaliser le domaine de la formation de base. Six partenaires issus de différents pays de l’Union européenne se sont appliqués à créer des modules destinés à innover en matière de formation des formateurs en compétences de base [1].

Elie Maroun, chef de projet, explique le processus qui a mené à l’aboutissement de cette initiative européenne, démarrée en octobre 2006 et achevée en septembre 2008. « Tout d’abord, chacun des organismes a fait un rapport sur l’état des lieux de la formation de base dans son propre pays, ainsi que sur un autre pays européen. En France, nous nous sommes penchés sur le cas de la Belgique. » Ces rapports sont disponibles sur le site du projet. « Nous avons ensuite réalisé un questionnaire que nous avons adressé à des experts en formation de formateurs, notamment des chercheurs ou des universitaires, afin de recueillir leur expertise. Enfin, après avoir collecté ces informations, tous les organismes ont conçu et expérimenté un module de formation pour les formateurs en compétences de base. »

Le module français se concentre particulièrement sur les thèmes de l’individualisation et l’usage des techniques de l’information et de la communication. L’objectif : démontrer que les TIC peuvent, contrairement aux idées reçues, constituer un moyen de motiver les apprenants illettrés. Par le biais de chats, forums, plateformes de formation, blogs, le formateur doit assurer également l’individualisation de ces formations. A titre d’exemple, l’Irlande s’est focalisée, quant à elle, sur le thème du marketing social, tandis que la Slovénie a plutôt choisi une approche projet.

A l’ANLCI, deux personnes étaient en charge du projet. Cependant, celles-ci se sont appuyées sur un comité de quatre experts issus de l’Afpa, du Cned, de l’IUFM et de l’APP.

« L’élaboration du module a pris deux mois », explique Elie Maroun. « Nous avons ensuite lancé des appels à candidatures et sur les cinquante que nous avons reçues, nous avons sélectionné quinze formateurs. En mai, ceux-ci ont suivi une formation de quatre jours dont deux en classe virtuelle, pour les initier à ce module. Attention, nous exigions de leur part qu’ils appliquent le résultat de la formation suivie dans leurs organismes respectifs : aujourd’hui, c’est aux opérateurs de s’approprier le module. » Ce projet, d’une durée de deux ans, aura bénéficié en tout de 30 000 euros de la part de l’Europe.

Pour Elie Maroun, aujourd’hui, l’objectif est de faire circuler les modules créés par les différents partenaires : « Nous aimerions proposer ces modules à tous les pays européens, dans le cadre d’un nouveau projet », explique-t-il.

[1] Les partenaires sont :

•le DIE en Allemagne (Deutschen Institut für Entwicklungspolitik - Institut allemand pour l’éducation des adultes), coordinateur du projet ;

 
•l’ANLCI en France (Agence nationale de lutte contre l’illettrisme) ;

 
•le SIAE en Slovénie (Slovenian institue for adult education - Institut slovène pour l’éducation des adultes) ;

•le CAEA à Chypre (Cyprus adult education association - Association chypriote d’éducation de l’adulte) ;

•le SVEB en Suisse (Swiss federation for adult learning - Fédération suisse pour la formation continue).