"Le monde de l’hyper-écrit est une source d’exclusion pour les victimes d’illettrisme" (Christine Albanel, France Télécom-Orange)

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« En France, on ne fait pas de cadeau aux gens qui n’ont pas les bons outils en main ! » Intervenante lors de la journée de mobilisation contre l’illettrisme le 29 mars 2011, Christine Albanel, ancienne ministre de la Culture et désormais directrice exécutive du groupe France Télécom-Orange, a déploré une certaine culture hexagonale conduisant à « enfoncer » ceux qui souffrent de ce handicap social. Et parmi ces personnes déjà fragilisées, une catégorie l’est d’autant plus : les femmes.

Même si Orange recrute essentiellement des hauts profils, l’illettrisme n’en reste pas moins présent chez certains collaborateurs, notamment en Afrique. A cet effet, le groupe de télécommunications a, jusqu’à présent, construit près de 300 écoles à travers tout le continent afin de pallier les situations d’illettrisme rencontrées par ses collaborateurs africains.

« Toutefois, ce problème existe aussi en France, même s’il est plus marginal », a précisé Christine Albanel.,« Contrairement aux idées reçues, nous ne sommes plus dans l’ère du numérique, mais dans celle de l’hyper-écrit. Aujourd’hui, réserver des places de train ou d’avion, organiser un voyage ou accomplir certains actes professionnels passe impérativement par le biais de l’écrit, du fait du développement d’Internet, sans compter des actes banals comme signer un chèque ou retirer de l’argent à un distributeur automatique. Ce monde du "tout écrit" est une source d’exclusion forte pour les victimes d’illettrisme. »

Afin de contribuer au recul de ce fléau social, la Fondation Orange a lancé en novembre 2010 le programme "Orange solidarité numérique", à Lille. 2000 collaborateurs du groupe, tous volontaires, sont mobilisés auprès d’associations luttant, entre autres, contre l’illettrisme afin d’apporter à ces dernières soutien, aide et conseil. Actuellement, ils sont mobilisés sur une trentaine de pôles en France et contribuent à former une centaine de personne par an aux savoirs de base. Parmi ces associations, Force femmes [1] constitue l’une des structures les plus actives. « La plupart des personnes qui acceptent de suivre ces formations sont des femmes », a indiqué l’ancienne ministre de la Culture, « nous avons constaté que, le plus souvent, ces dernières admettent plus facilement que les hommes être en situation d’illettrisme. »

En interne, l’opérateur Télécom a développé quelques programmes visant à former ses salariés ou à les remettre à niveau sur les compétences-clés, tels que « Découvrir le plaisir de l’orthographe » ou « Réconciliez-vous avec la grammaire ». Là encore, a indiqué Christine Albanel, la plupart des participants à ces groupes de travail sont le plus souvent… des participantes.

[1] L’autre partenaire associatif de la Fondation Orange étant l’association Culture et Liberté Nord, située à Villeneuve-d’Ascq, en périphérie lilloise.

Source L'Actualité de la Formation (Centre Inffo)

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